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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 19:13

Marie Dominique Jacomy
Musée des Arts et Métiers - La Revue n°11 - Juin 1995

 

usine-miniature-fraisans-1.jpg

 

En 1983, l'Écomusée de la communauté urbaine Le Creusot Montceau acquiert une maquette de plus de cinq mètres de longueur sur trois mètres de largeur représentant Les forges et ateliers de construction du Creusot à la fin du XIXe siècle. Cette maquette, qui compte une quarantaine de machines ou postes de travail, pour beaucoup en fonctionnement, et autant de petits ouvriers, animés pour la plupart, n'est banale ni par sa facture ni par son histoire.

Bien que dénommée "du Creusot", elle a été fabriquée à Fraisans, dans le Jura où son auteur, Joseph Beuchot, d'abord mécanicien puis contremaître, a fait la plus grande partie de sa carrière. Ouvrier expérimenté, minutieux jusqu'au perfectionnisme, Joseph Beuchot occupe les loisirs que lui laissent les forges de Fraisans à créer de toutes pièces son univers de travail en miniature. Commencée vers 1882, alors qu'il est jeune marié et encore sans enfant, la maquette est terminée une vingtaine d'années plus tard. Joseph Beuchot a-t-il dès le départ une idée d'ensemble de ce qu'il veut faire ? Avance-t-il pas à pas et son projet se modifie-t-il au cours du temps ? Un examen de la maquette permet d'avancer l'hypothèse d'une chronologie et d'une certaine progression dans la difficulté. Certaines machines, plus complexes que les autres et d'une réalisation remarquable, semblent avoir été exécutées vers la fin, alors que Joseph Beuchot était passé maître dans la miniaturisation des machines et des mécanismes.

Au début du siècle, lorsque l'usine de Fraisans est sur le déclin, Joseph Beuchot et ses fils, qui ont reçu une formation d'ajusteur, ne peuvent plus espérer faire carrière sur place. Ils ont alors l'idée de montrer la maquette dans les fêtes foraines. L'aîné des enfants, Fulbert, et son frère Henri exploitent déjà un "cinématographe Lumière".

Un demi-siècle durant, la maquette reste dans la famille Beuchot. Joseph en est d'abord le directeur et la montre de fête en foire avec Fulbert et Henri. Durant la Première Guerre mondiale, la maquette sera rangée à Fraisans puis, en 1919, Joseph la cède à son fils Henri qui l'exploitera jusqu'en 1935. C'est Henri qui adaptera la maquette à son époque en remplaçant la machine à vapeur, fournissant l'énergie pour le mouvement des mécanismes et pour l'éclairage, par un moteur Diesel puis par un moteur électrique. Le frère cadet, Lucien, reprend à son tour l'attraction pour de nouvelles tournées, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

Remisée durant les années de guerre dans la région parisienne, la maquette sortira, dans les années 50, de la famille Beuchot pour connaître divers propriétaires jusqu'à ce qu'elle entre dans les collections de l'Écomusée. Les Beuchot père et fils ont toujours insisté sur l'exactitude de ce qui était représenté, sur la qualité et la somme de travail nécessaire à la réalisation d'une telle pièce. La maquette doit attirer le chaland aussi bien par le thème, l'usine, que par la prouesse de sa réalisation. Leurs successeurs abandonneront la référence à l'industrie et au Creusot au profit du rêve et de l'imaginaire, incitant les badauds à venir voir les "Lilliputiens" ou les "aciéries de Lilliput". Tant pis si les machines ne sont pas celles d'une aciérie.

La maquette présente un ensemble cohérent caractéristique de l'usine métallurgique de la fin du XIXe siècle. Trois grands secteurs sont ainsi détaillés: la grosse forge, au centre de la maquette, entourée par la forge à main et les ateliers de construction d'une part, et par l'atelier de menuiserie d'autre part. S'y ajoutent quelques machines et personnages, peut-être installés ultérieurement, qui donnent une touche de fantaisie.

Dans la grosse forge, tout s'articule autour du four à puddler où la fonte est remuée sans interruption pour être affinée. Sortie du four, la loupe de fer est battue au marteau-pilon pour parfaire l'affinage et la rendre plus homogène. Après un passage dans un four à réchauffer, le fer peut être travaillé. Il sort des laminoirs en tôles, en barres ou en fils de fer de différents diamètres. Des machines comme la scie circulaire à pendule ou les cisailles permettent de couper ces produits dès la sortie des laminoirs. Les pièces importantes sont déplacées par une grue pivotante. Des générateurs de vapeur produisent de la vapeur, à partir de la fumée s'échappant des fours à réchauffer, pour fournir, avec la machine de Corliss et une grande machine verticale, l'énergie nécessaire aux machines.

La forge à main et les ateliers de construction permettent la réalisation des pièces servant à l'entretien des autres ateliers. Très proche de la forge artisanale, la forge à main se caractérise par le feu de forge au charbon et les enclumes qu'accompagnent les outils à main. Dans les ateliers de construction, les mécaniciens travaillent aux machines et à l'établi.

L'atelier de menuiserie, proche lui aussi de l'atelier artisanal, met en valeur le geste des compagnons.

Le réseau des poulies et des courroies actionnant les machines, celui des conduites de cuivre amenant la vapeur des chaudières jusqu'aux différentes machines sont caractéristiques de l'usine de la fin du XIXe siècle où se mêlent aussi archaïsme et modernité. Le marteau à soulèvement de la grosse forge est un procédé archaïque pour l'époque puisqu'il est remplacé depuis 1850 par le marteau-pilon. De même pour la machine à vapeur verticale, d'un type antérieur à 1850. Par contre, les lampadaires comme la machine de Corliss sont des éléments modernes.

La maquette est revenue définitivement au Creusot juste avant qu'une nouvelle page de l'histoire de la ville ne s'écrive avec le démantèlement du site usinier. Au fur et à mesure que les ateliers fermaient et que les bâtiments disparaissaient, la population ouvrière s'est approprié la maquette de la même façon que Joseph Beuchot l'avait construite : pour garder une trace de ce qui s'en allait. Au-delà de l'attrait courant que suscitent en général les miniaturisations, modèles réduits et automates, la maquette véhicule bien d'autres valeurs pour les ouvriers métallurgistes. Construite par un des leurs, elle leur renvoie leur propre image. Ils se reconnaissent dans le geste ou la situation de tel compagnon, se projettent dans une ambiance ou un passé parfois idéalisés.

 

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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 19:43

Tout d’abord évitons toute confusion sur le terme de « sanglier ». il s’agit ici du métier et non de l’animal.



Ce métier est apparu avec la production du Mont d’or fromage à pâte molle et à croûte lavée, entourée d’une bande d’écorce pour le maintenir. Il se fabrique de septembre  jusqu’à Pâques.








Le choix des arbres est primordial. Le sapin n’est pas utilisé : l’écorce trop cassante et au  parfum trop fort communiquerait au fromage un goût détestable.









Il faut d’abord entreprendre la levée de l’écorce de l’épicéa à l’aide de la plane ou de la plumette en retirant le « rugueux » par bandes de 5 à 10  cm de large et 60 cm de long. Ensuite, il prélève à l’aide d’un fer à sanglier.

 

























Des bandes d’écorces blanches de 55 à 120 centimètres de longueur et de 3 à 3,5 cm de largeur qu’il faut ensuite sécher et qu’ils vendent aux fromagers. La longueur est déterminée selon les commandes des fromagers.


Chaque bande se présente alors sous la forme d’une ceinture  de cuir.

Si la sangle d’épicéa était réservée au Mont d’or d’autres fromages ont exploité cette trouvaille : le Touré de l’Aubier, l’Edel de Cléron, le Bourichon de Pontarlier et le Tavaillon de Savoie.





La sangle est aussi utilisée dans d’autres productions telles que la pâtisserie ou la vannerie à titre occasionnel.

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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 00:00


La Franche-Comté a de tout temps, été une des provinces les plus boisées. Doubs et Jura ont, en gros, 50% de leur territoire en forêts, la Haute-Saône, 54%. Les essences de bois sont les plus diverses, résineux et feuillus pour le Jura et le Doubs, feuillus pour la Haute-Saône.

  Jusqu’à la fin du 17° siècles cette richesse était peu exploitée. Pourquoi ?

1)      Par manque de moyens de communications. Il n’y avait que des sentiers, des chemins en mauvais état, des pistes impraticables.

2)      Par manque de ponts sur les rivières. Ceux-ci, généralement en bois, peu nombreux et mal entretenus étaient emportés à la moindre crue.

3)      La population à cette époque est peu dense : Besançon, la ville la plus peuplée compte moins de 10.000 habitants ; Dole et salins dépassent à peine 5.000. Les habitants trouvent le peu de bois dont ils ont besoin dans les forêts avoisinantes.

L’annexion de la Franche-Comté par Louis XIV, officialisée par le traité de Nimègue en 1678, va changer beaucoup de choses. Le rattachement de la province stimule l’activité économique en favorisant l’essor urbain. D’une marine en piteux état, Colbert, secrétaire d’état à la marine, veut créer une marine forte et a besoin de beaucoup de bois pour cette transformation ambitieuse.

  Un exemple : pour réaliser la coque d’un vaisseau de 74 canons, de 36 mètres de long, 14,5 m de large et 7 m de creux il fallait 270m3de chêne, soit 2.8000 chênes centenaires équarris, représentant 1.300 hectares de forêt et 263m3 de sapins pour les mâts, sans compter le bois pour les installations intérieures, les ponts, figure de proue, poulies, tonneaux et barils pour la nourriture de l’équipage, etc.

Des commissaires de la Marine sont envoyés sur place en Franche-Comté pour faire l’inventaire des forêts. Ils trouvent un volume considérable de très vieux arbres,  puisqu’ils n’ont jamais été exploités, et de très bonne qualité.

Les besoins en arbres sont importants, mais comment faire pour acheminer ces grumes jusqu’à l’arsenal de Toulon ?

 
LE FLOTTAGE DU BOIS
Photo J.-C. CHARNOZ

Dès le début du flottage, la Saône est la seule voie navigable et assure la majorité du trafic pendant longtemps, d’autant plus qu’elle irrigue des régions riches en feuillus, recherchés pour la construction navale. Puis le Doubs est utilisé pour évacuer les feuillus de la région de Montbéliard et d’une partie de la forêt de Chaux.

Seuls les bois situés à une distance de moins d’une trentaine de Km sont exploitables, puisqu’ils peuvent être amenés par des chariots tirés par des bœufs jusqu’à ces rivières.

Du reste, Louis XIV impose dans l’ordonnance de 1669 l’obligation de « maintenir en futaie tous les bois jusqu’à 15 lieues des rivages de mer et 10 lieues des rivières », soit respectivement 63 et 42 kilomètres.

Au fur et à mesure des besoins, il faut donc exploiter d’autres forêts, aménager d’autres voies d’eau, comme la Loue, puis plus tard l’Ain et la Bienne.

Nos rivières ont souvent un parcours difficile avec une forte pente, un débit capricieux. Elles nécessitent un aménagement considérable et coûteux pour n’être utilisées que quelques mois par an, lors d’un débit suffisant, à la période des crues ou de la fonte des neiges.

Cette activité crée des emplois supplémentaires : bûcherons, voituriers, maréchaux ferrants, bourreliers, charrons, radeliers, et une grande activité dans les ports locaux où les bois sont entreposés en attendant un débit propice pour être mis à l’eau.

 

 

Arrêtons nous quelques instants sur le flottage sur la Loue et sur son port, Chamblay, situé à 300 m en amont du pont sur la route reliant Chamblay à Chatelay Chissey.


Ce port servait à l’embarquement des sapins de la forêt de la Joux, très hauts et d’excellente qualité et utilisés pour la fabrication des mâts de marine : ce sont les seuls bois permettant de confectionner les mâts qui doivent être d’une seule pièce, résistants et suffisamment souples pour affronter les grands vents, les feuillus (chênes) étant utilisés pour la construction des coques, intérieurs de navires, figures de proue, poulies, etc…

Les sapins de la Joux, désignés par les Forestiers du Roy, sont marqués, puis abattus, après qu’on ait pris soin d’éliminer la végétation environnante, afin de ne pas mutiler le précieux résineux lors de sa chute.

Sur la route reliant Andelot à Censeau se trouve le carrefour « de la Marine » avec à sa gauche le maison forestière « de la Marine », ce qui est significatif.


A partir de 1730, un trafic incessant d’attelages composés de plusieurs paires de bœufs, acheminent les sapins de la Maîtrise de Salins jusqu’au port de Chamblay. Certains de ces résineux mesurent jusqu’à 40 m. De vieilles cartes postales ou photos montrent encore ce genre d’attelages traversant Salins.



Ces charrois rencontrent d’énormes difficultés : chemins impraticables, relief accidenté, fondrières, longueur des bois, incidents techniques expliquant la lenteur du déplacement.


Par exemple, en 1730, pour acheminer 40 mâts à Chamblay, distant d’une quarantaine de km, il fallut plus de deux mois et près de mille journées de paires de bœufs. Des centaines de bois arrivent au port de Chamblay et sont entreposés sur un immense chantier, au bord d’un plan incliné facilitant leur mise à l’eau, dans l’attente qu’une crue les emporte.

Actuellement on peut encore voir au bout de la « rue du Port au Bois », située face à l’église, les vestiges du port dont on distinguer encore nettement le plan des dalles incliné servant à la mise à l’eau.

Ce port est totalement à sec car la Loue est une rivière extrêmement capricieuse et le bras de rivière qui passait par là a totalement disparu.

Le flottage se fait à l’aide de radeaux constitués de longs bois attachés entre eux par des cordages et reliés à des perches transversales fixant le tout. Une perche passant au travers et fixée à cet ensemble, permet aux radeliers, véritables gondoliers, de les diriger. Des dizaines de radeaux attendent que la crue les emporte : 700 radeaux descendront ainsi la Loue en 1865.

A Chamblay où plus de cent personnes vivent du flottage, le port prospère pendant près de trois siècles. Les bois sont acheminés pour fournir l’Arsenal de Toulon. Par la suite, les bois jurassiens alimentent les villes du Midi et les centres industriels de la vallée du Rhône, en plein essor, pour le chauffage et la construction.

 

Le flottage du bois sur la Loue disparaît au début du 20° siècle, le chemin-de-fer offrant un moyen de transport plus sûr, plus régulier, plus rapide, et moins dangereux pour les hommes.

Le 6 décembre 1994, a été officiellement recréée à Chamblay « La Confrérie Saint Nicolas des radeliers de la Loue », en souvenir de la « Société de secours mutuels de Saint Nicolas » qui avait existé jusqu’en 1873.

Si le bois d’œuvre flotte par radeaux, le bois de chauffage part en « bûches perdues », c’est à dire en vrac, ce qui ne nécessite pas de grands travaux pour l’aménagement des rivières. A leur arrivée aux voies d’eau importantes, Saône et Doubs, ces bûches perdues partent alors en radeaux jusqu’à leur destination.

La demande en bois est d’année en année plus importante et il faut utilise jusqu’aux petits ruisseaux pour le flottage, tels la Clauge qui draine une grande partie de la forêt de Chaux, et peut être utilisée par grandes crues.

Ce ru prend sa source au milieu du massif de Chaux, traverse  la route Arc-et-Senans à Rans dans sa ligne droite, passe à la Vieille Loye où il reçoit la Tanche et va se jeter dans le Doubs à Gevry près de Tavaux. Les bois sont arrêtés à Villette-lès-Dole , puis transportés à Dole par charrois.

L’Ain, bien qu’important cours d’eau, ne peut être utilisé qu’à partir de 1784, depuis Pont-de-Poittte, à cause de son parcours tourmenté. Des marchands lyonnais désirant exploiter les riches forêts de cette région commencent alors l’aménagement de l’Ain, puis abandonnent, vue l’ampleur de la tâche ; les travaux sont alors repris et menés à terme par l’Administration Royale.

Les bois partis de Chamblay par la Loue, rejoignent le Doubs, puis la Saône et enfin le Rhône. Les radeaux rassemblés à Lyon sont recomposés ou vérifiés et partent pour Arles où ils sont chargés sur des bateaux et rejoignent Toulon par la mer.

Les bois mis à l’eau sont arrêtés dans les ports par des chaînes et des cordes fixées en travers des rivières mais ne résistent pas toujours à l’assaut de bois qui n’arrivent pas tous à destination.

Le niveau de la rivière peut baisser subitement et certaines années, à Chamblay, les radeaux ne pouvant plus flotter sont immobilisés et l’on doit alors faire appel à des attelages puissants pour tirer ces lourds chargements à une vitesse atteignant rarement un km/h.

De nombreux bois sont volés lors du flottage ou dans les entrepôts.

Pour vous donner une idée des besoins en bois à cette époque, permettez--moi de citer quelques chiffres :



En 1763 la Marine Royale possède 40 navires

En 1780, 17 ans plus tard elle possède 79 vaisseaux, 80 frégates, bâtiments de guerre moins lourds et plus rapides que les vaisseaux qui, eux, sont des bâtiments de guerre de fort tonnage.

Au cours de 18° siècle :

Lyon passe de 97.000 à 150.000 habitants

Besançon, de 14.000 à 39.000

Dole de 5.000 à 9.000

A Besançon d’énormes chantiers sont ouverts : la chapelle du Refuge de l’Hôpital Saint Jacques, l’Hôtel de l’Intendance, plus connu sous le nom d’Hôte le La Corée, Intendant du Roy – actuellement préfecture, le théâtre, les casernes d’Arènes dans le quartier Battant, St Paul, actuellement caserne Rutty, de chaque côté de la rue du Général Sarrail qui descend au pont de Brégille, les églises de la Madeleine, St Pierre et la cathédrale St Jean, ainsi que de nombreux hôtels particuliers.

Vous me direz : « ces édifices sont en pierre », certes, mais pensez qu’il faut placer chaque pierre de taille sur un coffrage en bois fait sur mesure pour la réalisation des voûtes, ogives, ouvertures, portails, fenêtres, etc…. nécessitant beaucoup de bois, sans compter les charpentes, les intérieurs et également de nombreux parquets, dont certains en sapin, et d’une grande beauté. Le bois de chauffage est lui aussi recherché, fait dû à l’amélioration du niveau de vie car le confort des particuliers nécessite plusieurs foyers dans une même demeure, et les casernes de Besançon, Dole et Gray sont de très grosses consommatrices. Les forêts royales ne suffisent plus, les droits de péremption s’étendent aux propriétés boisées des communautés et des particuliers, ce qui est la source de nombreux conflits.

Colbert n’a pas fait qu’exploiter les bois dont il avait besoin ; il a pensé à l’avenir et en 1670 ordonna la plantation en chênes de la forêt de Tronçais dans l’Allier sur une superficie de 10.594 hectares en vue de la production d’un bois de qualité pour la Marine Royale. Ces chênes sont actuellement réputés pour être les plus beaux de France.

Le flottage, seul moyen de transport jusqu’à la Méditerranée, en passant par Lyon, gros consommateur de bois de notre région, a permis une exploitation intense des forêts, nous apportant donc un enrichissement important en de nombreux domaines : développement de tous les corps de métiers nécessaires à cette activité et, bien sûr, vente de bois dont la qualité et la diversité restent une des grandes ressources de notre région.

Extrait de l'Exposé d’André Lejeune du 11 mars 2004

La mise en service de la ligne de chemin de fer Dole-Salins (1857) puis la guerre de 1870, précipiteront le déclin et la fin du flottage. C'est en 1901 que l'on relève le dernier radeau en partance de Chamblay. L'épopée des radeliers, véritable patrimoine, sombra profondément dans l'oubli quasi général des gens du Val de Loue. Mais les eaux de la Loue se souviennent...

La Bienne et l'Ain sont empruntées par des « radeliers » jusqu'en 1923.

 

Jean-Claude Charnoz

présente son ouvrage

« Le flottage en Plaine Jurassienne

Quatre années auront été nécessaires à l’auteur pour réunir et faire la synthèse d’un important  fonds documentaire, fruit d’incessantes recherches à l’arsenal de Toulon, aux archives des Ponts et Chaussées et des Eaux et Forêts, dans les registres paroissiaux et d’état civil, les minutes  des notaires, les comptabilités communales…

Ces travaux font revivre avec passion, mais aussi avec la plus grande rigueur méthodologique, une épopée de près de trois siècles, celle des radeliers de nos rivières, Loue, Doubs, Saône, Ain et Bienne.

 

372 pages. Disponible au prix de 20 € chez l’auteur,

1, rue des Iletons, 39100 Crissey,

tél. 03 84 82 75 45 

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19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 09:42

Fondé par Louis Thieulin en 1886, le garage des Chaprais (avenue Fontaine-Argent) qui distribuait des Panhard, Rochet ou Darracq vit naître aussi quelques voitures "Thieulin" dont la première (1889) fut à propulsion vapeur.

Joseph, l'un des fils de Louis, participa au début du XXè siècle, à des courses automobiles au volant, parfois, de voitures de la marque familiale.

Son frère, Emile, qui dirigea le garage à la mort de son père est l'un des fondateurs de la foire comtoise.


Virgille Vuillemin, menuisier rue du Porteau à Besançon, pose au volant de sa THIEULIN, une voiture fabriquée à Besançon au Garage des Chaprais, avenue Fontaine-Argent.

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19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 09:31

Créée vers 1930 par quatre frères bisontins, l'entreprise "Transports Vernier Frères" se trouvait à l'emplacement de l'actuel n°15 de la rue Pergaud et était spécialisée dans les transports longue distance en France.

Elle cessa son activité lorsqu'en 1940 les véhicules furent l'objet d'une prise de guerre par l'armée allemande. L'entreprise ne s'en releva pas.
La photo a été prise vers 1935 dans la rue des Boucheries. Elle nous montre une équipe de déménageurs posant près d'un camion Berliet aux dimensions impressionnantes équipé, chose rare à l'époque, d'une couchette au dessus de la cabine.
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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 19:20

Quel est le point commun entre le tombeau de Marguerite d'Autriche à Bourg-en-Bresse réalisé au XVIe siècle, certains intérieurs français du XIXe siècle ou des Emirats Arabes Unis du XXe siècle, nombre de meubles de style Louis XV, la fontaine Saint-Michel et l'église de la Trinité à Paris, la statue de la Liberté à New-York, le théâtre de Caracas au Venezuela et le paquebot Splendor of the Seas ? Tous font appel aux marbres du Jura : albâtre, brocatelle, lumachelle, brèche et autres calcaires.


Si les géologues ne répertorient aucun vrai marbre dans le département du Jura, il en va tout autrement des marbriers, pour lesquels cette appellation s'applique à toute roche calcaire polissable. Ainsi les qualités et la diversité de la pierre ont-elles très tôt favorisé l'ouverture de nombreuses carrières et, au XIXe siècle, l'implantation d'usines exportant au loin leur production. Ce document Internet vous convie à la découverte d'une industrie toujours vivante, où l'art des marbriers permet de tirer d'un bloc rocheux informe un matériau précieux, révélant la richesse d'une gamme de couleurs et de dessins jusqu'alors cachés.

Extraits de : Crédits Conception / réalisation

Ce document Internet a été conçu et réalisé par le Service régional de l'Inventaire général et Thierry Hantz, responsable du système informatique, à la Direction régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté, sous la direction de Marie-Claude Mary, conservateur général du Patrimoine.

 

Le Jura, un département sans marbre

Marbre ou pierre marbrière, qu'en est-il des roches du Jura ? La réponse des géologues est bien décevante : ce département ne renferme pas de marbre.
Néanmoins, depuis le XVIe siècle au moins, marbriers et artistes ont mis en œuvre nombre de marbres locaux (calcaires et albâtre essentiellement), regrettant leur fragilité ou, tout au contraire, se félicitant de leur qualité et de leur variété

Trinité : détail de la tête de Dieu le Père,
Saint-Lothain (Jura).
Anonyme, XVIe siècle.


Les pierres du Jura peuvent difficilement se comparer aux vrais marbres, d’Italie ou d’ailleurs. Elles ont toutefois connu, au niveau régional puis national, une célébrité certaine justifiant l’appellation donnée par les marbriers

Moyen Age

Si l’emploi du marbre jurassien dans l’Antiquité est remis en question, son utilisation est certaine pour la fin du Moyen Age. Les conditions d’exploitation des carrières à cette époque nous sont cependant mal connues. Tout au plus savons-nous que du marbre se tire de Montagna-le-Reconduit, Loisia, Miéry et Sampans, et que l’albâtre est extrait à Foncine-le-Bas, Salins-les-Bains et Saint-Lothain.



Tombeau du duc de Bourgogne Jean sans Peur et de la duchesse Marguerite de Bavière.
Dessin de G. Dubois, publié en 1748 dans l’
Histoire de Bourgogne

de Dom Plancher (t. III, p. 526).

Renaissance

L’albâtre du Jura est utilisé à cette époque pour nombre de statues de Bourgogne et de Franche-Comté, mais aussi pour des pièces de moindres dimensions.

 

XVIIe et XVIIIe siècles

Après la conquête de la Franche-Comté par Louis XIV en 1678, la production d'œuvres d'art en marbre reprend alors que se répand l'usage des cheminées dans l'hôtel particulier et la maison bourgeoise.

C'est à partir de cette époque que sont fabriqués ces autels qui se retrouvent dans nombre d'églises de la région et allient aux marbres jurassiens (rouge et jaune de Sampans et Damparis, et noir de Miéry, presque toujours présents) des marbres étrangers (blanc de Gênes par exemple) Tel est le cas pour la Sainte-Chapelle à la collégiale de Dole, remaniée par le Bisontin Jean-Baptiste Galezot en 1733, et celle du Collège de l'Arc, célèbre par le retable dû à François Franque, en 1742.


Autel de la cathédrale de Saint-Claude

L'industrie marbrière française au début du XIXe siècle

De François 1er à Louis XIV, favorisant les marbres français, l’exploitation marbrière a presque uniquement été l’affaire de l’Etat, notamment depuis un arrêt du Conseil du roi en date du 11 février 1700 interdisant de se fournir ailleurs que dans les magasins royaux. Après la Révolution, ce domaine est laissé à l’initiative privée tant et si bien qu’au début de la Restauration, la quasi-totalité du marbre utilisé est  importée.

Le Maître des requêtes au Conseil d’Etat, Héricart de Thury, pousse un cri d’alarme en 1823 Il propose une augmentation conséquente des droits d’entrée sur les marbres étrangers et la mise en place d’une politique d’incitation gouvernementale pour favoriser l’utilisation des marbres français dans les monuments publics. La marbrerie jurassienne va se développer dans ce contexte protectionniste et comptera, au début des années 1860, dix scieries de marbre (sur un total de 879 établissements industriels recensés)

 

De nouvelles carrières

 

 La première moitié du XIXe siècle voit une lente montée en puissance de l’industrie marbrière jurassienne, qui se concentre autour de trois centres principaux : Molinges en aval de Saint-Claude, Saint-Amour et Damparis.

Au total, plus de vingt carrières seront exploitées dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres autour de Saint-Amour.
A l’exception de la région de Dole, où sa présence est connue depuis le XVIe siècle au moins et où la commune de Sampans compte quinze carrières en 1812 et celle de Damparis dix-sept l’année suivante, la découverte du marbre semble relever du hasard ou d’observations fortuites. Elle n’est pas le fait d’hommes de l’art mais plutôt d’esprits curieux, éclairés et entreprenants, n’hésitant pas à faire appel à l’extérieur pour mettre en valeur leur trouvaille.

 

Amélioration des transports et déclin des carrières

La seconde moitié du XIXe siècle représente l’âge d’or de la marbrerie jurassienne. L’expansion économique, l’ouverture sur l’extérieur avec le chemin de fer, la rénovation des grandes villes – à commencer par le Paris du baron Haussmann – et l’évolution des constructions avec l’apparition du " confort moderne ", incluant la cheminée, favorisent son développement.

Mais la première conséquence est toute autre, ainsi que l’écrit en 1880 Léon Charpy dans sa Notice sur l’industrie de la marbrerie à Saint-Amour : " Dès lors, tous les marbres qui étaient exploités dans le pays, furent peu à peu abandonnés ; on préféra, à cause de l’économie et de la facilité des transports, et surtout à cause de leur richesse, travailler les marbres étrangers, en particulier ceux d’Italie. 

 

 

La région doloise dans la deuxième moitié du XIXe siècle

C’est dans ce contexte d'expansion économique et d'ouverture vers l'extérieur que se réveille la région doloise dont les nombreuses carrières, exploitées artisanalement, fournissent alors surtout des blocs ébauchés.

 

 Marbrerie Bouquin-David et mairie de Saint-Amour au début du XXe siècle.
Carte postale, s.n. (collection particulière)

 

 

 

Marbrerie Yelmini Artaud en 1936, Balanod.
Ph. Manias ? (coll. Inventaire Général Franche-Comté)



Molinges, Nicolas Gauthier (1852-1924) succède à son père Emile à la tête de la Compagnie de la Marbrerie.


Couverture du catalogue Gauthier, 1891 (collection Philippe Marckt)


La fabrication, de la carrière à l'objet

 

Aux XIXe et XXe siècles, dans le Jura, les carrières sont parfois de dimensions fort modestes. En gradins ou en fosse, l’extraction (connue notamment par une notice de F. Boudon en 1827) s’y pratique toujours à ciel ouvert, à une seule exception près, la carrière de Chassal. Si les coins, les masses et les pinces ont pu être utilisés jusqu’à nos jours pour détacher les blocs de pierre du banc rocheux, dans les grandes carrières ils ont souvent cédé la place au fil hélicoïdal, apparu à la fin du XIXe siècle, puis au fil diamanté.
Les deux grands progrès du XXe siècle résident surtout dans les domaines de la manutention et du sciage, avec les outils diamantés. La poudre de diamant succède ainsi au sable, au Carborundum et aux autres produits abrasifs nécessaires, à la scierie, pour le découpage du bloc de marbre en tranches puis, à la marbrerie, pour leur mise en forme et leur polissage.



Concentration et déclin dans la première moitié du XXe siècle

 

Le ralentissement des grands chantiers de construction parisiens, l’arrivée en force de nouveaux matériaux industriels et de nouveaux éléments de confort (chauffage central notamment), les deux conflits mondiaux, la nécessaire mécanisation de l’extraction – pour des roches qui ne s’y prêtent pas forcément – et de la fabrication, sont autant de facteurs qui expliquent le déclin de la marbrerie jurassienne.

Carrière souterraine de Chassal

La dernière marbrerie industrielle jurassienne

 

Dès le premier quart du XXe siècle, la raréfaction des commandes de cheminées et de monuments commémoratifs et funéraires signe la fin de l’âge d’or des marbreries de Saint-Amour. Trois établissements seulement subsistent dans les années 1920-1930 : Carron au moulin Rentreux, Célard au moulin Febvre et Yelmini Artaud, descendant de Mourlot, à Balanod. Ils s’adaptent aux changements : Carron s’oriente vers le sciage à façon pour des marbreries lyonnaises, Célard poursuit ses chantiers de restauration et produit des éléments pour le bâtiment, créneau également choisi par la société Yelmini Artaud, avec carrelages, escaliers, devantures de magasins et façades d’immeubles, sans toutefois négliger décoration et aménagement intérieur (salles de bain ou halls par exemple)


Cheminée de la marbrerie Célard, début XXe siècle.
S.n. (A. Célard Marbres, Saint-Amour)

 

Le 25 mars 1957, prévoyant l’ouverture des frontières et la disparition des barrières douanières,  le traité de Rome fait disparaître la protection assurée depuis le début du XIXe siècle aux marbreries françaises : jusqu’alors, les droits de douanes taxant l’importation des marbres étrangers s’élevaient à 5 % sur les blocs bruts et à 30 % sur les tranches et les matières ouvrées. Les industriels français avaient donc tout avantage à importer des blocs et à les scier sur place pour obtenir des tranches. Désormais, ils doivent faire face à la concurrence de pays mieux organisés, l’Italie notamment. Les marbreries jurassiennes connaissent alors de grandes difficultés, qui conduiront à la disparition de Carron et de Célard.

Actuellement, la S.A. Yelmini Artaud demeure donc la dernière marbrerie de Saint-Amour et même la seule marbrerie industrielle du Jura. Occupant vingt-huit personnes dans le département, elle ne compte plus les réalisations de prestige qui, sorties de ses ateliers, ont traversé mers et océans, à destination des émirats arabes notamment. Elle s’est distinguée en 1995 et 1996 par les revêtements muraux et de sol du paquebot Splendor of the Seas. Travaillant des marbres de toute origine, dont ceux de Chine, elle cherche cependant à promouvoir les marbres français, mettant en oeuvre celui de Balanod même, mais remettant aussi en exploitation le Bleu de Savoie (de Villette) et le Boisjourdan (de Bouère, Mayenne)

 

articles complets sur :
http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/itiinv/marbre39/index.html

 

 

Crédits Conception / réalisation

Ce document Internet a été conçu et réalisé par le Service régional de l'Inventaire général et Thierry Hantz, responsable du système informatique, à la Direction régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté, sous la direction de Marie-Claude Mary, conservateur général du Patrimoine.

MARBRES
ET

MARBRERIES
Jura

 

Images
du Patrimoine

Il a été composé à partir de la publication du service régional de l'Inventaire général éditée en 1997 par Erti, avec le soutien de l'Association pour la Promotion et le Développement de l'Inventaire Comtois et le concours du Conseil général du Jura :

 

INVENTAIRE GENERAL DES MONUMENTS ET DES RICHESSES ARTISTIQUES DE LA FRANCE, Région Franche-Comté. Marbres et Marbreries (Jura) / réd. Laurent Poupard ; photogr. Yves Sancey. - Paris : Erti, 1997. - 64 p. : ill. ; 30 cm. - (Images du Patrimoine ; 169). ISBN 2-903524-86-6
Ouvrage disponible en librairie.


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18 avril 2009 6 18 /04 /avril /2009 10:40


la société des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté
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Origine du nom de Fraisans

Fraisans n'est connu par aucun document antérieur au commencement du XII ème siècle. Sa naissance est probablement due à la construction du Château-fort, érigé pendant l'époque féodale par les souverains de Bourgogne, afin de défendre les cours du Doubs. Ce château pourrait être à l'origine de l'étymologie de Fraisans, car dans certains ouvrages, l'origine serait un nom propre: Frize. En revanche, si l'on se reporte à l'historique de Frasne ou Franois, on apprend que ces noms sont très courant en Franche-Comté et seraient issus de Fraxinus (frêne). Ces communes auraient tiré leur nom des essences forestières qui croissaient avec le plus d'abondance sur leur territoire.

 

Son histoire

Siège d'une prévôté des Comtes de Bourgogne regroupant une vingtaine de villages. A l'origine, sans doute, du village, le château domanial des Comtes de Bourgogne, dont les ruines dominent la colline de Mignot. Il fut détruit par les troupes de Louis XI en lutte contre Charles le Téméraire en 1477.

Le village primitif était regroupé plus en aval autour du pont qui gardait la route du sel à travers la forêt de Chaux; pont détruit à plusieurs reprises au cours des guerres des XVème - et XVIème siècles et situé 200 m en aval du pont actuel.

 

Extrait du site :

http://www.fraisans.fr/presentation_commune_12d1histoire.html

 

Patrimoine bâti

 

Forges citées en 1365

 

Reconstruction par les Nardin en 1526 : haut fourneau sur la rive droite du Doubs et forge sur la rive gauche.

 

Demeure (logement patronal) dite château Nardin ou le Manoir

 

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Le 27 mars 1526, Marguerite d'Autriche accorde à Pierre Nardin l'autorisation de construire à Fraisans "maisons et forges, instruments et toutes choses propres à forger fer". En avril 1528, elle l'anoblit ainsi que son frère Nicolas, codirecteur des forges.

 

Les deux logements patronaux dits châteaux Nardin sont vraisemblablement bâtis à cette époque. Les Nardin restent associés à la direction des forges jusqu'en 1670, date à laquelle Etienne, descendant de Pierre, vend les deux tiers restant en sa possession.

La demeure est actuellement une habitation privée.

Exploitation par les Pourcheresse au 18e siècle,

 

Demeure (logement patronal) dite château Brunet, actuellement maison de retraite




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Le château destiné à Jean Pourcheresse, possesseur des forges de Fraisans depuis 1708, est achevé en 1715. Son parc aurait été créé suivant des plans de Le Nôtre. Erigé en fief en 1730, le domaine est vendu comme bien national en 1795. Propriété d'une dame Pourcheresse épouse Brunet de la Renoudière-Puisaye en 1837, il est acheté par la commune en 1865 pour le compte de la société des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté. Le logement patronal accueille des cadres avant d'être échangé, en 1927, à la société la Comtoise immobilière contre 500 de ses actions. Il a été transformé en maison de retraite privée en 1968.

 

Demeure (logement patronal) dite le Petit château 

 

 

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Le Petit château est bâti en 1741 (date portée sur la clef du portail) pour Jacques-François Pourcheresse, maître des forges de Fraisans. Acheté en 1796 (partie) et 1803 par l'un de ses successeurs, André Caron, ce logement patronal devient par la suite résidence de Léonard, frère et associé d'André dans la société Caron. Vendu en 1934 à Keiser-Morel par la société des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté, il se compose de neuf pièces au rez-de-chaussée et six à l'étage de comble du bâtiment principal, remise et trois pièces dans le corps de bâtiment à gauche, buanderie et bûcher dans celui de droite. C'est une habitation privée.

Exploitation  par les Caron à partir de 1782 (société Caron Frères en 1789) .

 

Demeure (logement de contremaître)

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En 1794 sont signalés sur la rive gauche du Doubs, face à la forge, des logements et jardins d'ouvriers, la maison du régisseur et deux bâtiments à étage "en forme de caserne". Ils ont probablement été reconstruits au 19e siècle.

Le logement de contremaîtres fut vraisemblablement rebâti vers 1825, en même temps qu'était édifiée la Gérance (logement patronal voisin) . Il a été agrandi et surélevé par la suite, peut-être dans les années 1860 ou 1870 alors qu'il accueillait l'administration centrale de l'usine. Il abrite actuellement des appartements.

Les logements d'ouvriers dans son prolongement étaient du même modèle que les "séries" édifiées près du haut fourneau entre 1856 et 1870. Vendus en 1926 à la manufacture d'outillage LEAM, située au lieu-dit Mignot, au bout de la rue de la Vieille Forge, ils ont tout comme elle été démolis, à l'exception d'un corps de bâtiment intermédiaire.

 

Entre 1822 et 1825, François Caron, maître des forges de Fraisans avec son frère Théodore, fait démolir une ancienne bâtisse pour la remplacer par le logement patronal dit le château des Forges et ses dépendances.

 

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 ( Demeure et bûcher remarquables : façade antérieure du logement patronal munie d'un balcon soutenu par 6 colonnes doriques. Accès aux étages par un escalier tournant suspendu coiffé d'une fausse voûte en cul-de-four. A l'est bûcher ouvert d'une serlienne. A l'ouest bâtiment des écuries et remise avec étage en surcroît couvert de tuiles plates.)



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Il acquiert également les ruines du château fort pour agrandir son parc.

 

Rebaptisée la Gérance, la demeure accueille à partir de 1854 les directeurs de la société des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté.

Après la dissolution de cette dernière, elle est acquise par la Société immobilière de Fraisans qui en loue les appartements.

 

château du Cheval blanc ou château Vermot, puis école ; mairie

 



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Construction entre 1822 et 1825, au lieu-dit le Rocher du Cheval blanc (actuel Sur le Mont) , d'un logement patronal destiné à Théodore Caron, maître des forges de Fraisans avec son frère François. Complété par un bâtiment dit l'Orangerie regroupant serres et dépendance .

Acheté par l'abbé Vermot en 1848, l'ensemble est destiné à abriter une maison de retraite pour prêtres.

La société des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté l'acquiert en 1858 et, après des travaux fin 1866, y installe une école de garçons, le logement de l'instituteur et la mairie.

 Le 1er mai 1867, le presbytère occupe un bâtiment annexe à l'est. L'ensemble est vendu à la commune le 19 mai 1868.

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En 1982 sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques les façades et la toiture du logement patronal ainsi que le grand escalier avec sa rampe et sa cage décorée. La demeure abrite actuellement la mairie et des appartements, le presbytère est une habitation privée.

 


description : Accès à la terrasse par un escalier droit à 3 paliers. Logement patronal : plafond des paliers du grand escalier décoré de peintures à sujet mythologique.

Ancien presbytère : étage de soubassement, un étage carré et étage de comble, toit à longs pans et pignon couvert.


 

Construction ou aménagement de logements de 1856 à 1866 :


d'une école de filles (détruite) de 1862 à 1865,

 

 

 

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d'une école de garçons en 1866,

 

d'un hôpital entre 1863 et 1868.

 

Cité ouvrière dite cité des Séries

 

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Après la création de la société des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté en 1854, la construction de la forge neuve en 1856 entraîne un rapide accroissement de la population locale. De 256 habitants en 1856, Fraisans passe à 3049 en 1866. Des cités ouvrières sont alors bâties.

 

La première, pouvant accueillir plus de 200 familles, prend place sur la rive droite du Doubs près du pont. Elle se compose de six bâtiments de 65 m de long, appelés séries, alignés trois par trois de chaque côté de la rue conduisant à l'usine.

Les plus anciens, entre 1856 et 1861, sont composés de deux logements en profondeur par travée, chaque logement formé de deux pièces (une à l'étage) et possédant une entrée particulière.

Les plus récents, vers 1865, sont à deux étages avec accès au second par un escalier extérieur en bois et une galerie couverte.

Des jardins sont ménagés à proximité.

La première série au nord, face à l'école des filles, abritait la coopérative (boulangerie, épicerie et boucherie) avant qu'elle ne soit transférée dans un bâtiment proche.

Celle au sud, près du pont, fut remplacée par deux pavillons vers 1970.

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Vers 1859, la société des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté fait construire cet immeuble, dit la Caserne, à l'emplacement d'une maison démolie vers 1825. Il abrite une centaine de personnes dans trois étages de logements.

Vendu le 10 février 1927 à Faivre-Cable, il accueille un garage. Divisé par la suite, il est actuellement occupé par un vidéo-club et un bar-tabac. Moitié gauche désaffectée. Les baies du premier étage sont murées.

 

Cité ouvrière (cité de contremaîtres)

La cité a été démolie en 1976.



Immeuble à logements dit la Caserne, actuellement café ; magasin de commerce

 

 

En 1863, le long d'une rue ouverte vers 1858 par la société des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté, sont construits cinq pavillons de quatre logements chacun, destinés aux contremaîtres de l'usine. Le deuxième en partant du pont est agrandi en 1866 afin d'accueillir un hôpital avec pharmacie. Tenu par des religieuses, celui-ci ferme ses portes peu avant la Deuxième Guerre mondiale. Vendus par la société entre les deux guerres, certains pavillons ont été modifiés depuis.


Cité ouvrière dite cité des Madiottes à Fraisans (39)

Vers 1866, la société des Hauts Fourneaux, Fonderies et Forges de Franche-Comté fait construire, à l'origine pour des contremaîtres et employés, la cité dite des Madiottes, desservie par un chemin privé et munie d'un puits. Chacune des onze maisons a 5, 50 mètres de largeur en façade sur 6 en longueur. Elle se compose d'une pièce au rez-de-chaussée et d'une à l'étage "avec jardin et aisance, cave surmontée d'un grenier à proximité".

Dès la fin du 19e siècle, les maisons sont cédées aux locataires qui le désirent avec cette clause restrictive qu'ils ne pourront les revendre qu'au personnel des forges.

En 1943, afin de se défaire de la cité, la société crée un lotissement et neuf des onze lots, d'une largeur moyenne de 12 mètres, sont mis en vente. Certaines maisons sont par la suite réunies par des constructions

 

 

A Fraisans, menacée par le canal à grand gabarit, l'usine est en ruine et nombre de logements ont disparu

 

 

l'hôtel des Forges.


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Parmi eux, l'hôtel des Forges : maison proposée en 1841 par un dirigeant de l'usine pour servir d'église, puis abritant des logements et (à partir de 1863) la gendarmerie, avant d'être transformée en hôtel de voyageurs (démoli en 1987) .



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Patrimoine industriel

 

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Forges citées en 1365

 

Le 27 mars 1526, Marguerite d'Autriche accorde à Pierre Nardin l'autorisation de construire à Fraisans "maisons et forges, instruments et toutes choses propres à forger fer"

 

Reconstruction par les Nardin en 1526 : haut fourneau sur la rive droite du Doubs et forge sur la rive gauche.

 

Exploitation par les Pourcheresse au 18e siècle

Les forges de Fraisans fonctionnent à peu près sans discontinuité au XVII° siècle.

En 1744, le fourneau produit près de 1 500 millires de livres pesant de fonte par an, et les cinq feux de forges près de 900 milliers de fer ; deux martinets complètent l’installation. Le fer est en partie exporté pour la marine à Toulon.

Cet établissement est désigné en 1768 comme l’un « des plus grands de la région » par Gabrial Jars, auteur de rapports sur l’activité métallurgique en France. La production de fer par les ateliers de la forge reste stable jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Avec une consommation annuelle de 25 000 cordes de bois, en 1784, les forges de Fraisans constituent alors de loin l’élément le plus important de la métallurgie comtoise, la quinzaine d’autres grosses forges comtoises n’en consomment que 9 à 13 000 (les salines de Salins et d’Arc-et-Senans ont une consommation de 10 000 cordes chacune).

 

A partir de 1782 (société Caron Frères en 1789).

Trois haut fourneaux et trois feux de forges, entre les mains de plusieurs propriétaires jusqu’à l’Empire, existent à Fraisans. Le tout est groupé entre les mains de l’un des derniers fermiers de l’Ancien Régime, Léonard Caron.

 

 

Rachat par Alexandre Guénard en 1853

qui en fait l'apport dans la société des Forges de Fraisans, Clairvaux et la Saisse, créée la même année avec les frères Lemire.

 

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1833, 2e turbine Fourneyron commercialisée.

1837, récupération des gaz au gueulard.

 

Le 13 novembre 1854 fut constituée la “Société des Hauts Fourneaux Forges et Fonderies de Franche-Comté”, qui regroupait les usines à. Fraisans, Rans, le Moulin-Rouge, Torpes, Casamène, Lods, Châtillon, Chenecey, Quingey, Bourg-de-Sirod, Champagnole, Pont-du-Navoy, La Saisse, Clairvaux, les mines de fer d’Ougney et de la forêt d’Arne. Bientôt s’y ajoutèrent les établissements de Dole, Pesmes, Valay, Bézouotte.

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L’importance des capitaux réunis permettait d’envisager la réorganisation de l’industrie sur des bases nouvelles. Le maître de forges de Lods, Jules Vautherin, était le principal actionnaire, mais aussi la “tête pensante” de l’association. C’est lui qui allait l’engager dans les techniques de progrès.

L'usine devient le centre d'un ensemble regroupant 22 établissements en1860.

 

Extrait de l’ouvrage “Rans et Ranchot au cours des âges” par Gabriel Pelletier:

 

De 1856 à 1885, développement comprenant :

 

1856 grande forge à l'anglaise (la forge neuve) 22 fours à puddler et 16 à souder, 4 marteaux-pilons à vapeur, 5 trains de laminoirs mus par 4 machines à vapeur de 130 ch chacune alimentées par 51 chaudières chauffées par les fours. 

1863 haut fourneau au coke et convertisseur Bessemer. 

1863 fonderie, aciérie

1865 atelier de construction,

chaînerie,

1882 acier Clapp et Griffiths

1884 four Martin-Siemens

1885 atelier de galvanisation et d’étamage

 
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La présence du canal du Rhône au Rhin permet l’aménagement d’un port (1859)  près des usines, et une dérivation de la ligne de chemin de fer Dole-Besançon est mise en place, 1864, achèvement de la voie ferrée la reliant à la mine de fer d'Ougney et aux hauts fourneaux de Rans.

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Mais les immobilisations financières trop importantes et une mauvaise gestion rendent l’exploitation peu rentable.

 

En 1899, les usines de Fraisans comprennent un haut fourneau au coke – la production de fonte au bois est abandonnée autour de 1875-1880 –, quatre aclénes (deux tours Bessemer et deux tours Martin), fonderie, forge, ateliers de construction, de galvanisation, frétilerie et pointerie. Les transformations technologiques entraînent la recherche d’une concentration verticale comprenant des mines de houille dans le centre de la France, tandis que les autres usines comtoises du groupe perdent de leur importance relative.

 

Au début du XX° siècle, Fraisans a pour spécialité la fabrication des chaînes de marine, après avoir produit des rails de chemin de fer à partir des années 1860. La fabrication de traverses métalliques à fourni des matériaux à l’exposition parisienne de 1889 ; le seizième de la production de Fraisans pour cette année est absorbée par cette opération publicitaire (galerie d’honneur) !

 

Le fil de fer, produit traditionnel de plusieurs forges du groupe (notamment dans les vallées de la Loue et de l’Ain), reste un poste important de la production de Fraisans.

Mais les crises traversées, mal gérées, rendent toutes ces transformations inopérantes quant aux résultats financiers.

 

Une grave crise de débouchés (rupture avec la compagnie P.L.M.) provoque le chômage de mille ouvriers sur quinze cent ; les mauvaises conditions salariales entraînent d’importants mouvements sociaux en 1910, avec une grève de trois mois dans les ateliers de construction : les meilleurs éléments quittent l’usine, dont l’effectif passe à moins de sept cent ouvriers en 1916, cent vingt en 1930.

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Le mieux apporté par les fabrications de guerre n’a constitué qu’un sursaut ; le retour de la Lorraine dans le marché français, l’évolution des marchés, les problèmes de gestion financière propres à la société entraînèrent la fermeture des usines de Fraisans – qui ne comprenaient plus depuis 1924 que l’atelier de construction – en novembre 1934 : la reconversion de plusieurs usines de la Société des forges de Franche-Comté dans la production d’électricité (trop tard pour prendre une part de premier plan sur le marché) ne permet pas à Fraisans de conserver une place dans l’industrie régionale et française.

 

Des usines de Fraisans au moment de leur splendeur, reste un document exceptionnel : la maquette animée, réalisée par un de ses ouvriers, Paul Bauchot, dans les dernières années du siècle dernier. Présentée sur les foires sous un autre nom évoquant le Creusot (elle y est aujourd’hui conservée à l’écomusée de la Verrerie), elle correspond en fait au type de technologie utilisée dans la plus grande usine jurassienne.

 

François Lassus

Extrait du "Guide du Jura", P.Gresser, C.Mercier, A.Robert, M.Vernus,Ed.La Manufacture, 1988, Lyon

 

 

Centrale électrique en 1900 dans le bâtiment de la vieille forge dit le Sénat.

 

1910, fermeture de la vieille forge et installation d'un théâtre dans le Sénat.

 

De 1914 à 1920, construction d'une centrale électrique à la forge neuve avec cheminée à claveaux préfabriqués en béton armé.

 

Fermeture progressive de 1924 à 1936.

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Avril 1946, décret de nationalisation des centrales électriques consacrant la disparition de la société, dont les établissements s'étaient reconvertis en centrales hydroélectriques.

 

Occupation temporaire par diverses sociétés jusqu'en 1984.

 

Site abandonné et menacé par la construction du canal à grand gabarit.

 

Source :

© Inventaire général, 1989- rédacteur(s) : Poupard Laurent
Dossier consultable : service régional de l'inventaire Franche-Comté
9 bis, Rue Ch. Nodier 25043 BESANCON Cedex - 03.81.65.72.10

 

http://www.culture.fr/recherche/?typeSearch=collection&SearchableText=Fraisans&portal_type=CLT_Site_Note

 

http://artic.ac-besancon.fr/college_gustave_eiffel/index/sommaire/fraisans/forges.htm

 

 

http://www.racinescomtoises.net/?Forges-de-Fraisans


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Evolution des effectifs


 
années Evolutions des effectifs ouvriers
1789 354
1857 428
1862 600
1865 1500
1886 900
1924 200
1932 100
1945 150


1886, crise et licenciement des deux tiers du personnel.

1901, grève de 3 mois à l'atelier de construction.



 

Principales réalisations :

Le pont Alexandre III à Paris. Inauguré en 1900, il est fait d'une seule arche métallique de 107,50 mètres de long sur 40 mètres de large.

d'autres ponts à Lyon, Paris, en Afrique, ...

La Gare de Lyon à Paris.

La Gare de Perrache à Lyon

Les premières traverses métalliques de chemin de fer

 

Construction d'une partie de la grande Galerie de l'Exposition Universelle de 1889 ainsi que le premier étage de la tour Effel.

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8 avril 2009 3 08 /04 /avril /2009 15:22


Implantée en terre baumoise à l'extrême fin du XIXe siècle, l'usine de pipes Ropp occupe, une place singulière dans l'histoire de l'économie locale. Ses nombreux atouts - architecture intéressante, parc de machines complet et en bon état, stocks de matière première et de produits finis, archives conservées in-situ - en font un lieu exceptionnel, à haute valeur patrimoniale. C'est pourquoi il a retenu toute l'attention du service régional de l’Inventaire général de Franche-Comté dont l'étude, réalisée durant l'été 2002, a permis la constitution d'une centaine de dossiers, illustrés de 602 images (photographies et plans).
http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/presenta/visites/ropp/index.html

Eugène-Léon Ropp (1830-1907) fonde vers 1870 à Bussang (Vosges) une manufacture de pipes en merisier et d' articles de tabletterie et de caisserie en violette, coco, ébène.

(tabletterie : fabrication d'objets divers qui utilise le bois ou d'autres matériaux tels que l'ivoire, l'os ou la nacre)


Il aurait déposé dès 1869 son premier brevet pour une pipe en merisier.

Vers 1893, il transfère son entreprise dans l' ancien moulin Sicard, situé sur la commune de Cour (rattachée à Baume-les-Dames en 1895).

 

Deux critères ont guidé son choix : l'abondance des merisiers, matière première indispensable pour la fabrication des pipes qui constituent sa spécialité, et la présence d'un cours d'eau au débit suffisant pour actionner ses machines.

 

Le moulin est acheté peu après par Ropp, puis converti en logement ouvrier lorsqu' une nouvelle usine est mise en service en 1896 ou 1897.

 



Une demeure patronale, deux maisons d' ouvriers, trois logements collectifs et une conciergerie sont ensuite construits, tandis que de nombreux logements sont achetés par la société pour loger la centaine d' ouvriers qu' emploie l' usine au début du 20 siècle.

Ropp entreprend une politique d' acquisitions foncières, poursuivie après sa mort par son fils et successeur Eugène Ropp (1859-1937).

La ferme de Gondé, achetée en 1909-1910, est cédée à bail en 1918 pour la fourniture de lait et de fruits aux ouvriers de l' usine ; elle sera détruite par un incendie en 1964.

La ferme de la Lavenne, acquise et louée en 1918, sera vendue en 1931.

Un ancien café-restaurant, appelé maison Laillet (1995 AO 203), est acheté en 1923 : six logements ouvriers y sont aménagés.

Le 3 janvier 1920 est créée la société anonyme des pipes Ropp, dont le siège social est fixé à Besançon. Un bâtiment y sera construit à cet effet en 1927 au n°7 bis avenue de la Gare.

Un atelier, peut-être acquis en 1917, est établi à Saint-Claude (Jura) au n°8 rue du Plan du Moulin. En 1923, un petit immeuble, à usage d' atelier de polissage de pipes et employant 50 personnes, est également acheté à Etables, aux environs de Saint-Claude.

 

En 1930, le groupe anglais Oppenheimer prend des parts dans la société via sa filiale Cadogan (successeur de C.J. Verguet Frères). La famille Ropp perd la majorité dès 1934.

En 1941 est créée à Saint-Claude, situé en zone libre, une succursale dénommée SARL Jean Ropp, qui achète l' année suivante un bâtiment sis rue de la Poyat (revendu en 1950 à M. Lançon). La société s' approvisionne en merisier dans les environs de Baume-les-Dames et de Quingey (Doubs). Une fois livrées, les branches sont placées dans l' entrepôt couvert, dit séchoir à merisier, pour une durée de 3 à 5 ans. A l' issue de ce séchage naturel, un premier tri est effectué, puis le merisier passe dans l' autoclave. Après un repos de deux à trois semaines, appelé postage, le merisier est entreposé dans un séchoir à vapeur fermé, pendant plusieurs mois (de 3 à 12 mois), et exposé à une température d' environ 30°C. Le bois de merisier est ainsi prêt à être travaillé.

Dès le début du 20e siècle, la bruyère est également utilisée pour la fabrication des pipes.

A partir de 1945, les têtes de pipe en bruyère seront ébauchées à Saint-Claude ; l' usine de Baume-les-Dames continue néanmoins de créer ses modèles et d' effectuer les opérations de finissage.

Le nombre des postes de travail passe ainsi de 34 en 1930 à 17 en 1968.

















Les étapes de travail des pipes en bruyère sont les suivantes : calibrage, ébauchage, varlopage, fond de pipes, rapage, perçage, choisissage, montage et finissage (masticage, polissage, vérifiage, affleurissage, teinture, ponçage, vernissage, éclaircissage, marquage).

 

Dans les années 1950 et jusque dans les années 1970, la mode évolue vers le gainage des têtes de pipe (cuir cousu), pour lequel la société emploie six personnes à domicile, tandis que la pipe en merisier est progressivement délaissée. D' autres matériaux connaissent un regain d' intérêt (écume de mer, bois stratifiés et contrecollées, matières plastiques), même si le culottage est toujours effectué en bruyère, seule capable de supporter la température d' un foyer de pipe.

 

L' usine entre, à partir des années 1970, dans une période de crise, marquée par la concurrence des pipes Butz-Choquin (fabriquées par le fabricant san-claudien Berrod-Regad) et la mise en sous-traitance de certains produits (systèmes, viroles). La vente des logements et dépendances, à partir des années 1960, n' empêche pas le déclin de l' usine qui, malgré une reprise par la société Amiel Diffusion en 1989, ferme ses portes en septembre 1991.

 

Deux personnes ont continué à travailler jusqu' en 1998 pour le compte de la société Cuty-Fort, basée à Saint-Claude.

 

bibliographie

Rédacteur : Favereaux, Raphaël Référence : IA25000263. Dossier d'Inventaire : usine de tabletterie (usine de pipes Ropp), actuellement musée, Baume-les-Dames (25). Besançon : Direction régionale des Affaires culturelles de Franche-Comté, Service régional de l'Inventaire général, 2002.

 

 

 

 

Evolution des effectifs :

 

110 personnes en 1906,

 

140 en 1912,

 

118 en 1926,

En 1923, l' usine produit 530 000 pipes.

60 en 1936 et 1956,

En 1958, la production s' élève à 200 000 pipes (pour moitié en bruyère et en merisier).

53 en 1967,

 

24 en 1991.

 


 

 

ECOMUSÉE DES PIPES ROPP
Rue des Pipes - 25110 Baume-les-Dames

Installé sur le site de production artisanale du 19ème siècle, l'écomusée des pipes Ropp expose des modèles légendaires pour tout connaisseur de cette marque emblématique.

Cependant, ce musée est en cours de réaménagements. Il est donc fermé au public. Sa réouverture n’est pas encore programmée.





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